Fils de Louis Edouard Prêcheur,
Capitaine au 54ème Régiment de ligne, et
d’Amandine Warocquier, Louis Adolphe Prêcheur naquit le 7
mai 1878 à Saint-Mihiel (Meuse).
Après des études
au Lycée Faidherbe à Lille, il fut admis, le 15 novembre
1897, à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr qu’il
quittera, deux ans plus tard avec le grade de Sous-lieutenant.
Il servit d’abord au 87ème Régiment
d’Infanterie où il fut nommé Lieutenant en 1901, puis
Lieutenant porte-drapeau en 1911.
C’était l’époque
où, depuis plusieurs années déjà, l’industrie
aéronautique française connaissait un formidable essor
grâce aux constructeurs Voisin, Blériot, Bréguet,
Caudron, Farman, Nieuport…
A partir de 1911 les premiers gros
dirigeables furent produits à la demande du Ministre de la
guerre.
Le Lieutenant Prêcheur fut vite attiré par
ces « paquebots de l’air et, dès la même année
sans doute, il effectué comme élève pilote
du 2ème groupe aéronautique un voyage aérien
non dépourvu d’incidents, si l’on se réfère
à ses premiers états de service : « 11 novembre
1911, s’est signalé particulièrement par sa conduite
courageuse lors d’un incendie ». Le 17 janvier 1913, il obtint
le brevet de pilote et rejoignit en février le 57ème
Régiment d’Infanterie, puis le 121ème après
sa promotion au grade de Capitaine du 23 juin de la même année.
Affecté en janvier 1914 au 1er Régiment
d’Infanterie, il continua son entrainement aérien et reçu,
le 29 juillet, le commandement de « l’Etienne Montgolfier
». Le 17 août, il fut atteint par le feu de notre artillerie
et obligé d’atterrir. Dès sa remise en état,
il effectua, deux jours plus tard, une reconnaissance nocturne au-dessus
des lignes ennemies, puis, du 21 au 22, un lâcher de six obus
de 155 mm.
Fin septembre, il ne put remplir la mission de destruction
de gares de Saint Quentin et de Le Vergier dans l’Aisne pour cause
d’avarie de moteur. Une nouvelle ascension effectuée le 15 octobre fut
particulièrement pénible : elle ne dura pas moins
de douze heures et valut au commandant du dirigeable d’être
cité à l’Ordre du Grand Quartier Général
avec attribution de la croix de guerre et à l’Ordre du Régiment
(service aéronautique), puis fait Chevalier de la Légion
d’Honneur, le 14 juillet 1915, pour avoir commandé le «
Montgolfier » du 30 juillet 1914 au 14 janvier 1915 et dirigé
les ascension au-dessus de l’ennemi dans des conditions souvent
périlleuses ».
Le Capitaine Prêcheur fut cité à l’Ordre
de l'Armée le 29 décembre 1916 :
« Pour avoir
commandé successivement et de la façon la plus distinguée
plusieurs dirigeables, accomplissant de nombreuse missions de bombardements
dans des conditions difficiles, et pour avoir réalisé
les 27 et29 décembre 1916 avec plein succès un bombardement
d’usines de munitions à plus de cent kilomètres au-delà
des lignes ».
Le Vendredi 23 février 1917, l’équipage du dirigeable
le « Pilâtre de Rozier » et le Capitaine Prêcheur
quittent le port d’attache pour une mission qui sera la dernière.
C’est au cours de cette mission que le dirigeable heurta le versant
Est d’une colline boisée et explosa. Dans sa chute, l’aéronef
avait embrasé la futaie et l’explosion des bombes déchiqueté
les occupants de la nacelle comme les arbres aux alentours. Dans
les branchages et les débris de l’appareil, l’on retrouva
avec peine quelques corps méconnaissables…