Commémoration du 11 novembre 2006
Je vous invite à trouver ci-après le discours prononcé par Monsieur Robin Denoyelle, agent du Lycée Faidherbe, à l’occasion de la commémoration de l’Armistice de la guerre 14-18, le samedi 11 novembre 2006. A ses grandes qualités professionnelles en particulier en gestion des espaces verts, horticulture et arboriculture, Monsieur Denoyelle ajoute une passion qui l’amène à effectuer depuis quelques années des recherches sur les combats menés dans la région lors de ce conflit mondial et en particulier sur l’histoire personnelle des combattants. A l’occasion de cette commémoration, il a évoqué avec compétence et chaleur la mémoire des anciens élèves du lycée qui ont laissé la vie sur les champs de bataille. Le monument qui leur rend hommage, et qui doit être l’un des seuls érigés dans un établissement scolaire, a pris dés lors tout son sens et sa dimension de lieu de mémoire. Lionel Carré |
LE NOM DES MORTS Morts pour nous…Quel nom ? Quel âge ? EDMOND ROSTAND JAURES, la veille de sa mort, écrit dans son journal : Il fut assassiné le 31 juillet 1914. Cette guerre aura duré 4 années, mobilisé 55 MILLIONS 200 MILLE hommes et 17 nationalités (sans compter les colonies), causé la mort d’environ 8 MILLIONS 600 MILLE soldats. 1 MILLION 400 MILLE français et 2 MILLIONS d’allemands. Pendant ce conflit, on comptera une moyenne de 4 000 pertes par jour et sur tous les fronts jusqu’en 1918. Le 11 novembre 1918 mettra un terme à cette boucherie industrielle. Mais cet anniversaire fait aussi revivre un refrain , celui de la chanson de CRAONNE, de VERDUN ou de LORETTE chantée par les poilus et malheureusement, encore d’actualité : « Adieu la vie, Aujourd’hui rendons hommage à ces hommes : LA BOUE : LES GRANDES OFFENSIVES MEURTRIERES : LES COMBATS AU CORPS A CORPS : LA MORT et L’ODEUR DES CADAVRES : LES BOMBARDEMENTS : LES CHAMPS DE BATAILLE : LES CRIS DES BLESSES agonisant sur le champ de bataille : impossible de les secourir sans mettre sa propre vie en danger. LES RATS, mangeurs de cadavres, gros comme des petits chats ; certains mêmes mangeaient les blessés sur le champ de bataille. Les poux, le froid, la pluie, la faim, la soif … Aujourd’hui, 11 novembre, célébration de l’armistice, je pense à mon Grand-père survivant de cette tourmente sanguinaire. Et je suis persuadé qu’il aurait saisi l'occasion pour rappeler aux plus jeunes toute l'horreur de la guerre ; les vies humaines sacrifiées, les personnes mutilées, meurtries à jamais, la douleur de vivre avec l'absence, pour toutes celles et tous ceux qui ont perdu un proche un ami, un frère… Il n'y a pas de guerre propre, une guerre est toujours une solution extrême à l'apogée de la violence. Recueillons-nous en hommage à nos jeunes poilus, mais aussi à leurs camarades : A cet hommage, ajoutons une pensée pour Maurice FLOQUET, doyen des poilus, mort hier à l’âge de 111 ans.
Robin DENOYELLE |