Cycle 2016-2017

Sous le patronage de Patrick Wattellin, proviseur,
conf2
organisées en salle des conférences

Cycle 2016 - 2017
 

jeudi 11 mai 2017
de 19h à 20h15

« Crucifixion – Annonciation – Tentation »
Le retable d'Issenheim de Matthias Grünewald (v. 1515)


une conférence de Joëlle ALAZARD et Christophe HENRY dans le cadre de "TRANSVERSALES", cycle de conférences interdisciplinaires du lycée Faidherbe.

Joëlle Alazard est agrégée d’histoire, docteur en histoire du Moyen Age. Christophe Henry est agrégé d'arts plastiques, docteur en histoire de l'art. Ils enseignent respectivement l'Histoire et l'Histoire des arts en classes préparatoires littéraires au lycée Faidherbe.

Complexe et fascinant, mêlant le sublime à l’horreur, le retable d’Issenheim de Matthias Grünewald est l’une des œuvres les plus célèbres du patrimoine mondial. La conférence visera à éclairer la genèse, la composition et les fonctions de cette œuvre mystique et foisonnante. Peint et sculpté entre 1512 et 1516 pour le couvent des Antonins d’Issenheim, ce retable monumental fut également l’objet de multiples lectures à l’époque contemporaine, des nationalistes aux avant-gardes.

 

jeudi 11 mai 2017
de 14h à 16h

« L'ACCORD de PAIX en COLOMBIE »

une conférence de Jacobo GRAJALES, maître de Conférences en science politique à l’Université de Lille II.

Après plus de cinquante ans de violence, le gouvernement colombien a entrepris dès 2010 des négociations avec le groupe des FARC. Un accord de paix a été finalement signé en septembre 2016 et le Président de la République Juan Manuel Santos a reçu le prix Nobel de la paix en octobre 2016. Pourquoi l’Etat colombien a-t-il consenti à tendre la main à un groupe guerrillero qui a semé le chaos dans le pays, enlevé et assassiné des millions de personnes ? Pourquoi les FARC ont-elles rejoint la table des négociations ?

Conférence en français ouverte à tous.

jeudi 23 mars 2017
à 19 h

conférence annulée

« La deuxième guerre punique dans les PUNICA de SILIUS ITALICUS »

une conférence de Christophe BURGEON, professeur agrégé d'Histoire, doctorant, Université Catholique de Louvain.

À la fin du Ier siècle de notre ère, le poète latin Silius Italicus rédigea une épopée patriotique consacrée à la deuxième guerre punique. Cette guerre constituait une période de résistance active de la Romanité vertueuse face à la barbarie carthaginoise. Glorifiant la victoire durement remportée face à un ennemi extérieur et située à l’apogée de la République, entre les débuts légendaires relatés dans l’Énéide de Virgile et le déclin des guerres civiles déploré par Lucain dans son Bellum ciuile, les Punica de Silius Italicus devraient constituer l’exemple même de l’épopée romaine garante de la fides et de la pietas.

Cette conférence entre dans le cadre du programme de Spécialité d’Histoire à l’ENS Lyon.

jeudi 16 mars 2017
à 19 h

« Les "PETITES GUERRES" de la GUERRE de CENT ANS
violences, razzias, chevauchées, duels, agressions :
une autre façon de faire la guerre »


une conférence de Pierre-Henry BAS, docteur en histoire médiévale, laboratoire IRHiS (Lille 3), chargé de cours à la Sorbonne Nouvelle, vice-président du REGHT (Recherche et Expérimentation du Geste Historique et Technique).

Aux côtés des batailles rangées de la guerre de Cent Ans, les chevauchées et autres guerres de harcèlement, pratiques moins conventionnelles, se sont pourtant révélées être des moyens tout autant efficaces de faire la guerre. D'autant plus que ces escarmouches, ces razzias, ces petites guerres étaient bien moins occasionnelles. De même, une autre échelle a trop souvent été mise de côté, la plus simple, le combat réduit à son minimum : le duel, l'agression, la rixe concernant un ou plusieurs hommes de guerre. La question est de savoir quels équipements, quelles armes étaient à disposition de ces combattants des XIVe et XVe siècles ? Pourquoi les utilisaient-ils dans la petite guerre ? Comment ? Et quelles étaient les conséquences de leurs gestes ?
La conférence présentera ces violences possibles, occasionnelles ou non, que pouvaient subir les individus, les armes utilisées, les coups et blessures et le déroulement d'un combat. L'objectif est d'exposer à travers ces questions une vision moins chevaleresque, plus « humaine », de la guerre à la fin du Moyen Âge.

lundi 13 mars 2017
à 19 h

« La GUERRE du RIF : conflit de colonisation
ou premier conflit de décolonisation ? »


une conférence de Thomas MARTEL, ancien élève du lycée Faidherbe, Ecole des Chartes, IMAF.

La guerre du Rif est un conflit colonial méconnu de l'historiographie française. Pourtant, de 1921 à 1926, elle est passée d'un simple conflit entre colonisateurs espagnols et rebelles rifains, à une guerre en règle, avec trois adversaires en lice : l'Espagne, la République du Rif et la France (alliée de l'Espagne après avoir été observatrice complice puis préoccupée). Elle a vu l'émergence et l'intervention de grandes figures : Abdelkrim, Pétain, Lyautey, Primo de Rivera, Franco, le futur maréchal Juin, etc. Surtout, elle pose de nombreux problèmes à l'historien, qui doit lui rendre sa juste place dans l'histoire de l'armée française et de la guerre, avec le développement de nouvelles techniques de combat, notamment en matière d'aviation et de blindés. C'est une guerre de transition entre les deux guerres mondiales, du point de vue notamment de la mobilité tactique et de la stratégie. Enfin, comment la situer dans l'histoire coloniale : guerre de colonisation, puisque les Espagnols partent dans un esprit de conquête, ou guerre de décolonisation, puisque le but visé par Abdelkrim n'est ni plus ni moins que l'indépendance du Rif. Cette conférence entend étudier ces diverses problématiques pour aider les élèves à approfondir leurs réflexions sur l'histoire, passionnée et mouvementée, des relations de la France et de l'Afrique.

jeudi 9 mars 2017
à 18 h

« Le SIÈCLE de l’UNIGENITUS.
Regard sur le second jansénisme »


une conférence de Olivier ANDURAND, agrégé, docteur en histoire, chercheur associé au CHiSCO, Université Paris Nanterre, enseignant au lycée Jules Ferry de Versailles.

Racine, Pascal, Arnauld, Nicole, ces noms sont à jamais liés à l’histoire du jansénisme. Écrivains talentueux, philosophes de génie, ces hommes ont marqué à jamais la représentation que le public éclairé se fait de ce mouvement spirituel du XVIIe siècle. Qui se doute pourtant que le XVIIIe siècle a été le moment où l’influence des jansénistes a été la plus forte ? Jules Michelet, le premier, a dit du siècle des Lumières qu’il était celui de l’Unigenitus, du nom de la bulle de condamnation fulminée par le pape Clément XI qui met le feu aux poudres. C’est sous cet angle théologico-politique que nous souhaitons interroger ce moment de l’histoire où, pour défendre les prérogatives de l’Église et du roi, quelques individus ont choisi de penser le monde différemment et de privilégier la conscience sur l’obéissance aveugle.

mardi 28 février 2017
à 18 h

« VENISE MEDIEVALE
Des eaux salées au miracle de pierre »


une conférence de Elisabeth CROUZET-PAVAN, professeure d’Histoire médiévale à l'Université Paris IV Sorbonne.

Cette ville à présent fragile fut triomphante hier, et cette conférence raconte l’histoire de sa construction dans un milieu hostile, sopra le acque salse, sur les eaux salées. Dans les derniers siècles du Moyen Âge, quand Venise comptait bien plus d’habitants qu’aujourd’hui, au gré de chantiers innombrables et d’un effort humain et financier considérable, sans cesse de la terre fut charriée et amassée pour conquérir toujours plus d’espace. Grâce à ce travail de création ininterrompue, accompli malgré la menace permanente de l’écosystème, la ville sur l’eau a été bâtie, ornée, pour devenir ce « miracle de pierres ». Mais Venise n’est pas qu’un décor de marbre et de briques. Retracer l’aventure de l’invention de Venise, c’est aussi faire revivre les acteurs de cette histoire collective, restituer une culture urbaine et un imaginaire civique, ou comment les Vénitiens plaçaient leur histoire sous la protection et la providence divines.

lundi 6 février 2017
à 19 h

« Algériens de métropole en guerre d’Algérie :
entre précarité, violence et répression »


une conférence de Fanny LAYANI, professeure agrégée d’Histoire au lycée international Honoré de Balzac de Paris, doctorante à Paris I au Centre d'histoire sociale du XXe siècle.

Entre 1954 et 1962, l’Algérie, fortement déstabilisée par la guerre, voit une partie de sa population fuir vers la métropole. Les effectifs d’Algériens présents sur le sol métropolitain doublent ainsi en l’espace de huit ans. En très grande majorité, il s’agit d’hommes, jeunes, célibataires et ouvriers, dont le contrôle devient rapidement un enjeu essentiel, tant pour les deux organisations nationalistes que sont le FLN et le MNA, que pour l’État. Particulièrement surveillés, ils sont la cible d’une activité policière et judiciaire soutenue, et font l’objet d’une répression aux contours particuliers, marquée par une dimension coloniale très forte.
Près d’une dizaine de milliers d’entre eux passèrent, pour quelques jours, quelques mois ou quelques années, par la prison, devenue instance de contrôle et de régulation du nationalisme algérien. Le milieu carcéral constitue, ainsi, un lieu d’observation particulier du rapport colonial tel qu’il recompose, en métropole, les oppositions coloniales.

jeudi 2 février 2017
à 16 h

« Le théorème de la coquille St Jacques et ses conséquences pour la natation des micro-organismes »

une conférence de François ALOUGES, professeur agrégé et docteur en Mathématiques, professeur au Centre de Mathématiques Appliquées (CMAP) de l'Ecole Polytechnique.



jeudi 26 janvier 2017
à 19 h

« La côte Pacifique des Etats-Unis :
interface ou nouvelle frontière ? »


une conférence de Frédéric LERICHE, docteur en géographie, professeur des universités à l’université de Versailles Saint-Quentin-en Yvelines, chercheur au laboratoire CEMOTEV

Californie, Oregon et Washington sont les Etats magnétiques pour la population, les capitaux, les innovations dont les dynamiques participent de la capacité d’adaptation et de rebond des Etats-Unis face au basculement vers un monde pacifico-centré. Quel est le statut de ces trois Etats ?

mercredi 18 janvier 2017
à 19 h

« Jean de Vienne, amiral de France 
et la guerre navale pendant la Guerre de Cent Ans »


une conférence de Bertrand SCHNERB, professeur d’Histoire médiévale à l'Université de Lille 3.

On oublie souvent que la Guerre de Cent Ans est aussi une guerre navale. Jean de Vienne, mort en 1396 est un chef de guerre représentant de la haute noblesse dans la seconde moitié du XIVe siècle. Sa carrière militaire est longue et brillante : il s’illustre lors de nombreuses batailles importantes tant terrestres que navales, d’abord dans l’armée de Charles le Mauvais, roi de Navarre puis celle de Charles V, roi de France. Il côtoie les grands capitaines de la guerre de Cent Ans. Nommé amiral de France par Charles V, il invente une véritable stratégie navale et réorganise la marine.

jeudi 12 janvier 2017
à 19 h

« Émile Dussaulx, Journal du Soudan »

une conférence de Sophie DULUCQ, professeure d’histoire contemporaine à l'Université Toulouse – Jean Jaurès, spécialiste de l’histoire de l’Afrique coloniale, éditrice du 'Journal d’Émile Dussaulx' (L’Harmattan, 1999)

Entre 1894 et 1898, le jeune Émile Dussaulx, officier affecté au Soudan français, tient avec constance un journal qu'il expédie à sa famille sous forme de lettres. C'est un témoignage de première main sur la conquête de l'Afrique, à un moment où les puissances européennes pénètrent l'intérieur du continent et y mettent en place les structures de l'administration coloniale. Œuvre d'un officier inconnu écrivant jour après jour aux siens, sans souci de publication, le Journal laisse percer une sincérité et une spontanéité inhabituelles.

mercredi 14 décembre
à 19 h

exceptionnellement
en
salle des Causeries
S-028

« FINANCER LA GUERRE AU CRÉPUSCULE DU ROI SOLEIL :
UNE QUESTION DE SURVIE »


une conférence de Stéphane GUERRE, agrégé et docteur en histoire moderne, auteur d’une thèse sur Nicolas Desmaretz, le Colbert-oublié du Roi Soleil.

Les nombreuses guerres menées par Louis XIV se sont révélées un véritable gouffre financier en raison des sommes englouties pour entretenir un outil militaire démesuré par rapport aux ressources disponibles. Pour se procurer le numéraire nécessaire, le gouvernement multiplie les expédients et les mesures difficiles, quitte à ternir l’image d’un roi père de ses sujets. Cette politique atteint un seuil critique lors de la guerre de Succession d’Espagne dans laquelle Louis XIV s’aventure sans réellement s’interroger sur ses capacités à assumer les dépenses d’un conflit qui s’annonçait long et difficile. Après sept années de lutte, la situation financière semble désespérée : le crédit du roi est épuisé et l’État est en cessation de paiements faute de fonds suffisants. Comment supporter dans un tel contexte le fardeau de la guerre ? Quels nouveaux modes de financement peuvent être mis en place pour éviter la défaite et l’invasion du royaume ?

mardi 6 décembre 2016
à 19 h

« L’évolution de la direction de la guerre de Louis XIII à Louis XIV »

une conférence de Jean-Philippe CÉNAT, agrégé et docteur en histoire, un des meilleurs spécialistes de l’histoire militaire du règne de Louis XIV, il a notamment publié Le Roi stratège (2010), une biographie de Chamlay (2011) et une autre de Louvois chez Tallandier.

Très soucieux de leur gloire militaire, Louis XIII et Louis XIV se sont intéressés de près à la guerre et à la direction de l’armée, qui devient alors la première d’Europe. À l’aide de leurs premiers ministres (Richelieu, Mazarin) et de leurs secrétaires d’Etat de la Guerre (la famille Le Tellier), ils ont notamment cherché à contrôler étroitement l’action des chefs d’armée depuis Paris et Versailles, en mettant en place la « stratégie de cabinet ». Très critiquée dès le Grand Siècle, cette manière de diriger les opérations est aujourd’hui encore l’objet de controverses, à propos de ses origines, de son évolution, de son efficacité ou du degré d’autonomie laissée aux généraux. On retrouve ici la problématique classique de l’efficacité et des limites de l’absolutisme, et au-delà celle des rapports entre pouvoirs politique et militaire.

mardi 8 novembre 2016
à 19 h

« LOUIS XVI, un PORTRAIT pour le XXIE SIÈCLE »

une conférence de Aurore CHÉRY, docteure en histoire moderne, chercheuse associée au LARHRA (Université de Lyon), auteure de "Les Historiens de Garde (éd. Inculte, 2013, rééd. Libertalia, 2016).

Les publications sur Louis XVI ont été nombreuses depuis le début des années 2000. La plupart d'entre elles se réclament d'une réhabilitation, qu'est-ce que l'on entend véritablement par là ? En faisant le point sur les enjeux historiographiques concernant ce roi, on ouvrira de nouvelles pistes qui modernisent le sujet à l'aide de sources tant manuscrites qu'iconographiques.

mardi 4 octobre 2016
à 19 h

« Le voyage à Alger dans les guides touristiques français (1830-1962) »

une conférence de Sihem BELLA, ancien étudiante en CPGE au lycée Faidherbe, élève de l’Institut d’études politiques de Paris, titulaire d’un Master 2 sur le sujet.

Que signifie voyager à Alger pour un Français entre 1830 et 1962 ? Les guides touristiques constituent une source extrêmement riche pour l’histoire culturelle de l’Algérie coloniale. Sur le temps long de la colonisation française, ils cristallisent les perceptions métropolitaines d’Alger. Ce voyage forge des représentations éminemment politiques qui connaissent une pérennité remarquable, et il participe à la construction d’un imaginaire français autour de la ville coloniale. Les guides délivrent un discours cohérent, une véritable grille de lecture de la ville pour l’historien. Indubitablement, l’étude de ces sources contribue à la compréhension historique d’une expérience vécue par des millions de Français pendant plus de 130 ans. Le guide d’Alger est véritablement un lieu de mémoire de l’Algérie française.

jeudi 22 septembre 2016
à 19 h

« AUCUN MÉNAGEMENT À GARDER - Une autre lecture de la mission Congo-Nil »

une conférence de Olivier FAVIER, auteur de "Chroniques d'exil et d'hospitalité - Vies de migrants, ici et ailleurs" (Le passager clandestin, 2016).

Entre 1896 et 1898, la mission Congo-Nil a mené le capitaine Marchand, onze militaires français ainsi que cent-cinquante tirailleurs africains, de Loango sur la côte Atlantique à Djibouti au bord de la Mer Rouge. À cette prouesse s'est ajouté un face-à-face tendu au bord du Nil, à Fachoda, entre ce corps expéditionnaire et les troupes britanniques de Lord Kitchener venues l'intercepter. Lors de cet épisode, on a craint un temps l'irruption d'un conflit armé entre les deux grandes puissances européennes en Afrique. À leur retour, les héros qui n'avaient reculé que sur ordre de Paris furent promis à de brillantes carrières. Ce fut le cas par exemple du futur général Mangin, auteur de La force noire et promoteur infatigable des troupes coloniales durant la Grande Guerre.
Sur cette affaire, les sources sont particulièrement nombreuses : rapports officiels, récits et témoignages des principaux intéressés, articles de presse, albums photographiques, débats politiques et diplomatiques, correspondances. Plusieurs historiens en ont donné des analyses fouillées, à commencer par Marc Michel, qui lui a consacré sa thèse et deux livres. Mais l'approche reste toujours politique et diplomatique, celle d'une étape essentielle dans « le partage de l'Afrique », pour reprendre les termes d'Henri Wesserling, et de la structuration des alliances en Europe avant la Première Guerre mondiale. C'est une autre lecture que j'entreprends de faire, celle d'une « mission » parmi d'autres, perçu non du point de vue de ceux qui l'ont subie -point de vue que Marc Michel en 1972 avouait déjà inaccessible- mais du moins de leur côté. Pour en mesurer l'impact, nous avons deux parangons absolus de l'horreur, la mission Voulet-Chanoine dont le scandale remonta jusqu'à la chambre des députés, et l'état indépendant du Congo, frontalier aux territoires traversés par le capitaine Marchand, deux paroxysmes étudiés tardivement l'un et l'autre, dont les excès renvoient soit à une anomalie sans signification globale quant au fait colonial, soit au contraire à un révélateur par excès -modélisé, par exemple, dans le roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres. On rappellera au passage que la mission Voulet-Chanoine fut dénoncée moins pour son extraordinaire cruauté que parce que celle-ci ne s'exprimait plus au nom des intérêts de la France, mais en celui des deux officiers qui chemin faisant, avaient ambitionné de se tailler un royaume pour leur compte.
Pour appréhender la violence coloniale et son acceptation, la mission Marchand s'avère un terrain doublement pertinent : célèbre, elle n'a donné lieu à aucune condamnation notable sur ce plan, richement documentée, elle offre des données précises sur la nature et l'ampleur des exactions.
Durant cette traversée de l'Afrique de douze militaires blancs, des milliers de porteurs sont morts, des révoltes ont été réprimées selon des méthodes éprouvées lors de la conquête de l'Algérie, des villages ont été brûlés, de « petites filles » ont servi à assouvir les désirs sexuels des soldats. Tout cela a commencé dans le Congo de Brazza où Marchand avait pris le contrôle militaire et où, pour mettre fin aux velléités de rébellion des populations locales, il donna cette simple consigne à ses hommes : « Aucun ménagement à garder ».

jeudi 15 septembre 2016
à 19 h

« Les métiers du journalisme »

une conférence de Yves RENARD, journaliste et directeur adjoint de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ).

Créée en 1924, l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ Lille) est l’une des premières écoles professionnelles de formation au journalisme en Europe et la première école de journalisme en France.

 

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